Toxicologie

Elements de toxicologie pour le monde culinaire

Le monde culinaire s'interroge souvent, à propos de toxicologie. On donne ici des données référencées, par ordre alphabétique.

L'être humain a sur très tôt utiliser des plantes toxiques pour les utiliser à son profit (chasse, pèche). Il a même su inventer des procéddés de détoxification pour les rendre comestibles (fougères, sagou, manioc, etc). Cependant il faut noter que si l'apprentissage par essais et erreurs  de la toxicité immédiate et des quantités optimales à utilser était à la portée du raisonnement humain individuel, dan sles siècles passés, les manifestations induites par une thérapie au long cours et, surtout, la notion d'effets différés, ne pouvaient qu'échapper aux meilleurs des observateurs : ces effets ne peuvent être identifiés que par l'accumulation des observations, et par des études épidémiologiques; La cancérogénicité de la fougère-aigle ou de certaines variétés d'acore, la tératogénicité des alcaloïdes de certains genêts, l'hépatotoxicité des alcaloïdes pyrrolizidiniques sont des exemples. (J. Bruneton, Plantes toxiques, Lavoisier-Tec et Doc, p. 16)

Lettre A

Abricot
Le noyau (les cotylédons de la graine) de l'abricot renferme de  l'amygdaloside ; il en est de même de celui de la pêche, de la prune, de l'amande amère et d'autres espèces fruitières. Tous ces noyaux, lorsqu'ils sont consommés, peuvent provoquer des intoxications graves, voire mortelles : vingt-quatre cas (quatre décès) ont été publiés en 1981. Dans la majorité des cas, c'est l'abricot qui est en cause (J. Bruneton, Plantes toxiques, Lavoisier-Tec et Doc, p. 458).

Absinthe
La thuyone est responsable de la neurotoxicité de l'huile essentielle d'absinthe Artemisia absinthium L. (Berlin et Smilkstein, 1996, Weisbord et al, 1997) et de celle de certains types de tanaisie (Tanacetum vulgare L.), ce qui justifie la réglementation. Comme l'huile essentielle de sauge, ces produits sont convulsivants (Höld et al, 2000), p. 185.

Acroléine

Acrylamide
Depuis quelques années,  les chimistes ont signalé que l'acrylamide se forment dans certains aliments chauffés.
C'est dans les pommes de terre et les produits à base de farine que les concentrations en acrylamide lest plus élevées ont été observées (Tareke et al., 2002) : on en a trouvé jusqu'à 3500 μg/kg, soit 3.5 mg/kg.

Advanded Glycation Products (AGE)


Ail
Une gousse d'ail maintenue pendant 6 heures sur le poignet d'un enfant a provoqué une brûlure du 2e degré (Garti, 1993, p13)

Anis
Des médecins italiens ont rapporté le cas de nouveaux-nés nourris au sein, faibles et léthargiques. Leurs mères ont reconnu consommer quotidiennement plus de 2 L d'une infusion à base de réglise, fenouil, anis et galéga (Rosti et al, 1994) : si l'anéthole et le premier composé soupconné, il est difficile d'exclure les autres constituants. (J. Bruneton, Plantes toxiques, Lavoisier-Tec et Doc)

Aubergine


Avocat
interaction entre la tyramine d'avocats trop mûrs et un IMAO (Lauraceae, p. 380)

 

Lettre B


Barbecue
La cuisson au barbecue est-elle dangereuse ? Non, répond l'ANSES (https://www.anses.fr/fr/content/cuisson-au-barbecue-comment-pr%C3%A9venir-les-risques-pour-la-sant%C3%A9), sauf si des composés toxiques se déposent sur les aliments ou sont inhalés lors de la combustion du charbon de bois ou des allume-feu.
En effet, la cuisson d’aliments à des températures élevées, en particulier en contact direct avec la flamme, conduit à la formation en surface de composés chimiques dont certains comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et notamment le benzo(a)pyrène (B(a)P) ont des propriétés cancérigènes. Néanmoins, l’ensemble des données scientifiques actuellement disponibles montre que le risque de surexposition alimentaire à ces composés par l’utilisation de barbecue est  limité si l’on respecte les principes d’utilisation des dispositifs techniques existant sur le marché, ainsi que certaines recommandations de cuisson.
Que faire pour limiter notre exposition à ces substances ?
- régler la hauteur de cuisson : afin d’éviter la formation massive d’HAP et de dérivés pyrolytiques des acides aminés, les aliments doivent être cuits à la chaleur des braises et non pas au contact direct des flammes (qui atteignent des températures d’environ 500°C). Il est conseillé de ne pas dépasser une température de cuisson de l’ordre de 220°C, ce qui dans le cas du barbecue revient en général à placer la grille à au moins 10 cm des braises dans le cas d’un barbecue à cuisson horizontale ou, mieux encore, d’opter pour un modèle de barbecue à cuisson verticale ;
- pour les consommateurs qui font un usage fréquent du barbecue à charbon de bois, privilégier l’usage de charbon de bois épuré (> 85% de carbone ou de catégorie A) plutôt que de charbon de bois ordinaire ;
- les allume-feu, qu’ils soient sous forme liquide, solide ou de gel, sont destinés à faciliter l’allumage du charbon de bois en vue de la constitution de bonnes braises. Ils doivent avoir brûlé complètement avant de placer la viande à griller. Ils ne doivent en aucun cas être utilisés pour raviver le feu ;
- éviter la chute de graisse dans les flammes. Plus la viande est maigre, plus le risque de formation d’HAP est faible. Mais si les pratiques de cuisson sont mal maîtrisées, le risque augmente. En effet, la chute de gouttes de graisse provenant de la viande sur les braises peut provoquer des flammes et des fumées qui, au contact de la pièce de viande, contribuent à former des HAP. Il est donc recommandé de recouvrir le foyer d’un léger tapis de cendre, ou de retirer le gras apparent des viandes.
Chaque année, l’Anses observe une recrudescence des cas d’infections alimentaires pendant l’été. Sont suspectées les pratiques d’hygiène liées aux repas pris à l’extérieur, comme les pique-niques ou les barbecues.Les précautions à prendre lors de la cuisson de viande au barbecue :
- conserver les viandes destinées à être cuisinées dans la partie la plus froide du réfrigérateur et les sortir au dernier moment ;
- bien se laver et se sécher les mains avant et après la manipulation de viande crue ;
- utiliser une planche pour découper la viande crue et une 2ème planche pour les autres aliments afin d’éviter le transfert des microorganismes de la viande crue sur des crudités par exemple ;
- pour la cuisson des volailles : elles doivent être toujours consommées bien cuites à cœur. La chair ne doit pas être rose ni s'accrocher à l'os. Il est conseillé de précuire à la casserole les gros morceaux avec os avant de les passer au barbecue. Les marinades ayant éventuellement servi à la viande ne doivent pas être consommées sans avoir été cuites séparément afin d’éliminer les bactéries issues de la viande crue ;
- cuisson des saucisses et viandes hachées : viandes hachées, boulettes ou saucisses doivent être cuites à cœur car des bactéries pathogènes peuvent survivre si la cuisson n’est pas assez complète ;
- ne pas utiliser les plats et ustensiles qui ont servi à découper et à transporter les viandes crues pour les servir une fois cuites ;
- lors d’un barbecue ou d’un pique-nique, ne pas conserver les restes d’aliments plus de deux heures à température ambiante avant réfrigération ;
- assurer un nettoyage régulier des grilles de cuisson et des bacs de récupération des graisses dans le cas des barbecues électriques ;
- de manière générale, afin d’éviter la contamination de tous les consommateurs, il est recommandé de s’abstenir de manipuler les aliments ou les ustensiles lorsqu'on est malade.

Benzopyrènes

Bourrache
Attention : la buglosse, ou bourrache bâtarde, ou langue de boeuf, est une Anchusa, alors que la petite buglosse, ou face de loup, est un Lycopsis, et la buglosse tinctoriale une Alkanna.


Lettre C


Café


Caféine

Cannelle
La cannelle contient de la coumarine, ou 1,2-benzopyrone. Le composé est soluble dans l'éthanol, le chloroforme ou les huiles, peu soluble dans l'eau. Ce composé est dans la liste des "principes actifs", et les autorités européennes en ont limité l'usage alimentaire à 2 mg/kg (avec des exceptions). La consommation journalière maximale est de 4.085 mg par jour, ou 0,07 mg/kg/jour pour un consommateur pesant 60 kg.
Reference : B. G. Lake,  Coumarin Metabolism, Toxicity and Carcinogenicity: Relevance for Human Risk Assessment, Food and Chemical Toxicology 37 (1999) 423±453
En 2008, les autorités de santé européenne (EFSA) ont analysé la toxicité de la coumarine, connue pour provoquer des atteintes du foie et des reins à forte dose, et il a été fixé un "tolerable daily intake" de 0.1 mg de coumarine par kg de masse corporelle.
Référence : Harris, Emily. "German Christmas Cookies Pose Health Danger". National Public Radio. Retrieved May 1, 2007.


Céleri
Phototoxicité sévère induite par une soupe de céleri, chez une femme traitée par pUVAthérapie, Boffa et al. 1996
Certaines Apiaceae sont photosensibilisantes. Le contact avec les espèces incrimitées, s'il est accompagné d'une exposition  à la lumière, provoque une dermite phototoxique. De telles réactions sont assez fréquentes : on les observe avec le panais Pastinaca sativa L. (Campbell et al, 1982), avec le céleri (Berkley et al, 1986, Vale, 1993 ; Finkelstein et al, 1994), avec le persil (Laget et al, 1995, Lutchman et al, 1999), avec l'angélique, avec la livèche. Dans le cas du  céleri, on connaît au moins un cas de phototoxicité par voie orale : la personne avait consommé 450 g de céleri cuit, ainsi que le jus de cuisson, avant de subir une exposition de 30 min en cabine de bronzage. P. 129.


Choux
Chez les animaux, l'utilisation de colzas ou de choux dans l'alimentation peut avoir des effets antinutritionnels, voir des effets toxiques aigus (Hille et Ebbett, 1997). Il en est de même avec les tiges feuillées et les graines de moutarde (Katamoto et al, 2001). Ces brassicacées peuvent aussi induire un dysfonctionnement thyroïdien. Chez l'homme on a soupçonné la responsabilité de régimes riches en Brassicaceae dans la survenue de goitres, mais une telle alimentation ne semble pouvoir qu'aggraver un hypothyroïdisme. p. 235

Citronnelle
Attention aux confusions : La citronelle est, au choix, la verveine odorante (Aloysia triphylla [L'Hérit] Britt.), la mélisse (Melissa officinalis L.), l'aurone mâle (Artemisia abrotanum L.) ou une Poaceae Cymbopogon spp.
Colorants


Caramel

Conifères
Pour les conifères (Pinopsida), quelle que  soit la famille considérée, les conifères ne sont pratiquement jamais impliqués dans des épisodes toxiques.Cela est sans doute dû au fait que ni  leurs  feuilles coriaces, aciculaires ou écailleuses, ni leur cônes, ligneux ou non, n'incitent à une consommation. On accordera par contre la plus grande attention aux risques induits par les huiles essentielles et les oléorésines retirées de ces espèces : huile essentielle de genévrier et de sabine (Juniperus spp.) (Corrigan 1993), térébenthine des pins. En Amérique du nord, les aiguilles du pin P. ponderosa sont responsables de vêlages prématurés des vaches (pertes économiques estimée  4,5-20 millions de dollars par an). p. 77.


Curry
Interaction entre un curry à base de karela (Cucurbitaceae, p. 277) et un traitement antidiabétique

 

Lettre D


Dioxyde de soufre (SO2)


Lettre F

Fèves
Le favisme est connu depuis l'antiquité, et il touche surtout les jeunes garçons : 5 à 24 heures après le repas de fèves apparaissent malaise, céphalée, nausées, vomissement, frissons, hypothermie ; un peu plus tard, hémoglobinurie et ictère. Cette affection est liée au déficit congénital en enzyme G6PD érythrocytaire. p 338.

Fougères
Autre  forme d'ignorance : le non respect des modes traditionnels de préparation. graines de lupin non désamérisées, frondes de fougères mal blanchies ou encore haricots verts crus qui sont à l'origine de désagréments d'intensité variable (gastroentérite sévère garantie). p. 12
Les jeunes frondes de fougères sont parfois utilisées, cuites, en légume : c'est le cas, au Japon, de celles de la fougère-aible ou de Ceratopteris thalictroides (L.) Brongn., ou en Inde, de celles de Diplazium esculentum. Des intoxications collectives ont toutefois été constatées, en 1994, dans les restaurants de l'Etat de New York et du Canada (Bills et al, 1995) : les consommateurs ont souffert de troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales) qui ont été attribués à une cuisson insuffisante. On propose un temps d'ébullition de 15 minutes  pour détruire une éventlelle toxine. p. 56
Certains auteurs ont mis en évidence, dans plusieurs régions du Japon, une relation significative entre la fréquence du cancer de l'oesophage et celle de la consommation des frondes de la fougère-aible. Une relation du même type a été soulignée au Brésil, et, en Angleterre, comme au Pays  de Galles, on s'est interrogé sur une éventuelle relation entre fréquence des Les huiles essentielles de plusieurs Lamiaceae peuvent être dangereuses à fortes doses. Outre l'essence de pennyroyal, les plus nocives sont celles de sauge officinale Salvia officinalis L. ou de d'hysope Hyssopus officinalis L. (5 mL d'huile essentielle). p. 364.ecancers gastriques et présence de la fougère-aible dans l'environnement des troupeaux.

 

Lettre G


Germandrée
La germandrée petit-chêne  fut autrefois un remède populaire, tonique, amer et vulnéraire, mais les accidents ont conduit à l'interdiction de préparations à base de cette plante. p 367

 

Lettre H


Haricots
On peut consommer sans problème les graines et le péricarpe du fruit du haricot vert Phaseolus vulgaris L., après cuisson, alors que, crus, ils induisent nausées, vomissement, diarrhées et altérations de la muqueuse intestinale (Rodhouse et al, 1990). P. 316


Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) :
De tels composés sont en cause lors des mauvaises utilisations du barbecue (voir ce terme)


Hysope
Les huiles essentielles de plusieurs Lamiaceae peuvent être dangereuses à fortes doses. Outre l'essence de pennyroyal, les plus nocives sont celles de sauge officinale Salvia officinalis L. ou de d'hysope Hyssopus officinalis L. (5 mL d'huile essentille). p. 364.

 

Lettre L


Laurier
Confusion avec le laurier : si le mot désigne souvant le laurier-sauce, ou laurier commun, parfois laurier noble Laurus nobilis L., il renvoie  souvent, au moins pour les jardiniers, au laurier-cerise (laurier palme, laurier amandier, laurier tarte, laurier de Trébizonde, Prunus laurocerasus L., Rosaceae).
Les feuilles du laurier-cerise contiennent du prunasoside  (0.10-0.15 % en cyanure d'hydrogènne) et la graine de l'amydaloside.

Lectines

Légumineuses


Lycopène

Lettre M


Menthol
 Le menthol n'est pas sans danger : la dose létale pour l'homme est de 2 g, et la simple administration à des enfants peut déclencher un spasme de la glotte fatal ou une détresse respiratoire (Blake 1993). p 365

Métabisulfite de sodium

 


Lettre N


Nicotine

 

Nitrates


Nitrites


Noix de cajou
Noix de cajou, Anaccardium occidentale L. : la noix de cajou est fournie par l'anacarde Anacardium occidentale L., petit arbre de l'Amérique tropicale qui a un fruit dont le pédoncule renflé (la pomme) enchasse partiellement l'akène. L'amande (la noix de cajou) est comestible, mais le péricarpe renferme une huile caustique, qui noircit à l'air. cette huile peut provoquer des érythèmes papuleux et prurigineux des mains, du tronc, du visage (Marks et al, 1984, Rosen et Fordice, 1994, Maje et Freedman, 2001).  p. 105.
Noix muscade
Le muscadier est un arbre qui renferme une graine à tégument lignifié, entour d'un arille rouge orangé, le macis. Réduite à l'amande, la graine constitue la noix muscade.
L'intoxication à la noix muscade semble connue en Europe deppuis au moins 4 siècles. La noi muscade était utilisée à des fins abortives, plus récemment pour les propriétés hallucinogènes. Les manifestations toxiques sont dues à la myristicine, composant majoritaire d el'huile essentille. p. 418.

Les effets primaires de la noix de muscade proviennent de plusieurs phénylpropènes : myristicine, safrole et élémicine. La myristicine (6-allyl-4-methoxy-1,3-benzodioxole) a longtemps été incriminée comme le principal composé dangereux, mais on sait aujourd'hui que le safrole, également présent dans la noix de muscade, est une substance toxique pour le foie et cancérogène aux doses psychoactives.
La consommation de quantités excessives de noix muscade provoque nausées, vomissements et diarrhée. De violents effets secondaires qui durent plus de 24 heures font leur apparition : xérostomie (assèchement buccal), rougissement, mydriase (dilatation de pupilles), angoisse, tachycardie. La mort peut survenir à certaines doses (environ 20 grammes).


Lettre O


Oseille
L'intoxication par les végétaux riches en acide oxalique est connue : de 1917 à 1960, six cas au moins, dont 4 fatals, ont été décrits. Ils étaient dus à la cconsommation de feuilles de rhubarbe (Tallqvist et Väänänen, 1960). D'autres cas sont dus à des tiges et feuilles de la même espèce (ils concernaient des enffants (Kalliala et Kauste, 1964, Streicher, 1964). Chez l'adulte la dose létale d'acide oxxalique serait de 10 à 15 g, et 5 à 10 g chez l'enfant. p. 453

Lettre P


Pamplemousse
pamplemousse et tonicardiaques à voir en ligne (Lohezic-Le Devehat,et al 2002)

Panais
Certaines Apiaceae sont photosensibilisantes. Le contact avec les espèces incrimitées, s'il est accompagné d'une exposition  à la lumière, provoque une dermite phototoxique. De telles réactions sont assez fréquentes : on les observe avec le panais Pastinaca sativa L. (Campbell et al, 1982), avec le céleri (Berkley et al, 1986, Vale, 1993 ; Finkelstein et al, 1994), avec le persil (Laget et al, 1995, Lutchman et al, 1999), avec l'angéliue, avec la livèche. Dans le cas du  céleri, on connaît au moins un cas de phototoxicité par voie orale : la personne avait consommé 450 g de céleri cuit, ainsi que le jus de cuisson, avant de subir une exposition de 30 min en cabine de bronzage. P. 129.
Pesticides
La  question des pesticides est immense, mais on commencera par un article de Bruce Ames, un des principaux toxicologues contemporains. Le titre de son article est : Dietary pesticides (99.99% all natural). Le résumé de cet article est le suivant :
"On examine ici la signification toxicologique de l'exposition aux composés d'origine naturels. Nous avons calculé que 99,99% (en masse) des pesticides présents dans l'alimentation des Américains sont dus aux plantes qui se défendent. Seuls 52 pesticides naturels ont été testés par des tests de cancérogénicité sur des animaux, et environ la moitié (27) sont des carcinogènes des rongeurs. Ces 27 composés sont présents dans de nombreux  aliments communs. Nous concluons que les pesticides naturels et de synthèse sont également positifs dans les tests de cancéroginicité effectués  sur des animaux. Nous concluons aussi que, aux faibles doses qui sont associées à la plupart des expositions, les risques des résidus de pesticides de synthèse sont insignifiants.
Reference : Bruce N. Ames, Margie Profet, Lois Swirsky Gold,  Proc. Natl. Acad. Sci. USA, 87, 7777-7781, oct 1990.


Poivres
augmentation de la disponibilité du propanolor et de la théophylline par la pipérine des poivres p 24
Pommes de terre
Les pommes de terre sont des plantes de la famille des Solanacées, une famille qui comprend les piments, les aubergines, les tomates, le tabac.... Ces plantes produisent des composés utiles (amidon de la pomme de terre) à l'être humain, mais aussi des composés potentiellement toxiques, notamment des  alcaloïdes (voir ce mot) et des glycoalcaloïdes (voir ce mot).
Comme souvent, ces composés peuvent être bénéfiques ou toxiques, selon la dose.

Toutes les variétés de pomme de terre contiennent des glycoalcaloïdes.
Référence :  Friedman, M.; Dao, L. Distribution of glycoalkaloids in potato plants and commercial potato products. J. Agric. Food Chem. 1992, 40, 419-423.
Quelqu'un qui  consomme 500 g de pommes de terre ingère jusqu'à 100 mg de glycoalcaloïdes.
Référence :  Hopkins, J. The glycoalkaloids: naturally of interest (but a hot potato?). Food Chem. Toxicol. 1995, 33, 323-328.

La majorité des glycoalcaloïdes des pommes de terre se trouvent dans le premier millimètre sous la surface. Peler les tubercules enlève la quasi totalité des glycoalcaloïdes si la partie retirée fait 4 mm d'épaissseur.
Référence : Wünsch, A. Distribution of glycoalkaloids in the tubers of different potato varieties. Chem., Mikrobiol., Technol. Lebensm. 1989, 12, 69-74 (in German).

Des expériences avec des groupes de volontaires humains ont montré que des variétés de pommes de terre contenant plus de 14 mg/100 g de tubercule sont perçues amères. Des pommes de terre contenant plus de 22 mg/100 de tubercules provoquent des sensations de brûlure de la bouche et de la gorge.
Référence :  Sinden, S. L.; Deahl, K. L.; Aulenbach, B. B. Effect of glycoalkaloids and phenolics on potato flavor. J. Food Sci. 1976, 41, 520-523.

Bien que les concentrations en glycoalcaloïdes varient selon les variétés, la moyenne pour huit variétés tchèques cultivées en champ d'expérimentation a été mesurée supérieure pour des tubercules bio (80,8 ± 44,5 mg/kg) que pour des tubercules cultivés classiquement (58.5 ± 44.1 mg/kg).  La différence n'est pas statistiquement significative, pour l'ensemble des tubercules étudiés, mais elle l'était pour trois variétés (Rosara, Rosella et Monalisa).
Référence :  Hajslova, J.; Schulzova, V.; Slanina, P.; Janne, K.; Hellena ̈s, K. E.; Andersson, C. Quality of organically and conventionally grown potatoes: four-year study of micronutrients, metals, secondary metabolites, enzymic browning and organoleptic properties. Food Addit. Contam. 2005, 22, 514-534.

Divers accidents ont été enregistrés, suite à la consommation de pommes de terre. Par exemple, 78 écoliers ont été malade après avoir mangé des pommes de terre qui contenaient environ 330 mg/kg de glycoalcaloïdes. Les principaux  symptômes étaient des nausées, des vomissements, de  diarrhées, des douleurs abdominales, de la fièvre et des pertes d'équilibre.
Référence  :  McMillan, M.; Thompson, J. C. An outbreak of suspected solanine poisoning in schoolboys: examinations of criteria of solanine poisoning. Q. J. Med. 1979, 48, 227-243.
Six volontaires ont souffert de nausées et de diarrhées une à deux heures après avoir consommé des pommes de terre.  Les doses de glycoalcaloïdes étaient de 1.7  à 2.6 mg de kg de poids corporel (soit entre 85 et 225 mg, à rapporter à 14 mg de glycoalcaloïdes pour 100 g de tubercules).


Lettre R


Raifort
Risque de dépression vasomotrice avec syncope qui est associé à  la consommation de divers  raiforts utilisés comme condiment (Spitzer, 1988, Rubin et Wu, 1988). Aucun des deux cas cités n'indique l'identité botanique du condiment ingéré. En revanche, on signale une détresse respiratoire chez un enfant de 15 mois, après ingestion d'une demie cuillerée à café de graines de moutarde noire (Gulbransen et Esernio-Jenssen, 1998). p. 236.

Réglisse
Tous les produtis à base de réglisse, quand ils sont absorbés en quantités déraisonnable (Spinks et Fenwick, 1990) induisent un hyperminéralocorticisme : on peut observer une hypokaliémie sélèvre pouvant entraîner une fibrillation ventriculaire, de l'hypertension artérielle résistante aux traitements habituels et une paralysie. On connaît des cas où le patient est décédé. p. 329.

Rhubarbe
L'intoxication par les végétaux riches en acide oxalique est connue : de 1917 à 1960, six cas au moins, dont 4 fatals, ont été décrits. Ils étaient dus à la cconsommation de feuilles de rhubarbe (Tallqvist et Väänänen, 1960). D'autres cas sont dus à des tiges et feuilles de la même espèce (ils concernaient des enfants (Kalliala et Kauste, 1964, Streicher, 1964). Chez l'adulte la dose létale d'acide oxxalique serait de 10 à 15 g, et 5 à 10 g chez l'enfant. p. 453

Lettre S


Sauge
Les huiles essentielles de plusieurs Lamiaceae peuvent être dangereuses à fortes doses. Outre l'essence de pennyroyal, les plus nocives sont celles de sauge officinale Salvia officinalis L. ou de d'hysope Hyssopus officinalis L. (5 mL d'huile essentille). p. 364.

Lettre T

Tomates

Lettre V

Vinaigre :
Attention à ne jamais l'ajouter à de l'eau de Javel, pour un "détergent maison", car la réunion des deux produits forme du dichlore gazeux.
Voir https://www.anses.fr/fr/content/desherbant-faitsmaison-ne-jamais-melanger-javel-et-vinaigre.


Lettre W


Wintergreen
L'essence de wintergreen (salicylate de méthyle) peut être obtenue par distillation de l'écorce de bouleau. Elle n'est pas dépourvue de toxicité : troubles gastro-intestinaux (avec saignements), perturbation de l'équilibre acido-basique et du  métabolisme du glucose, toxicité du système nerveux central (léthargie, convulsions, coma), troubles de la coagulation. La dose létale varie selon l'age de la victime, entre 5 et 30 mL. p. 286.

 

Date de modification : 25 mai 2024 | Date de création : 18 mai 2023 | Rédaction : Hervé This